252 (1999/1) "Ponge : un centenaire bien agile" - Edité par André Wyss

SOMMAIRE

André WYSS - Ponge: un centenaire bien agile (p. 5-8)

Bernard VECK - Méthode(s), introduction(s): Vinci de Valéry à Ponge (p. 9-32)

A partir d'une comparaison entre l'«Introduction au Galet» (Proêmes) et l'Introduction à la Méthode de Vinci de Valéry, l'élaboration de l'œuvre de Ponge est présentée comme une quête méthodologique où se rejoignent, sous le signe d'une réflexion philosophique (cartésienne) la mise au point d'un art d'écrire et la constitution d'un art de vivre. 

Antonio RODRIGUEZ - Francis Ponge et le courant alternatif de la poésie (p. 33-52)

A l'entrecroisement des discours lyriques, scientifiques et commerciaux, le Texte sur l'électricité a une place tout à fait singulière dans l'œuvre de Ponge et peut-être dans l'histoire littéraire. Renonçant aux principes romantiques de l'«art pur», l'auteur tente de redéfinir la place du poéte dans le monde moderne. En tant que «technicien» du langage, il livre un hymne à l'électricité, propose une «esthétique des quanta», recherche de nouvelles figures pour explorer l'«Espace courbe» de l'existence. L'enjeu consiste en une valorisation affective et éthique de l'objet choisi, des outils humains et de la nature, sur laquelle pourrait ensuite s'appuyer les connaissances scientifiques. 

Pascal MOUGIN - Francis Ponge: la métaphore malgré tout (p. 53-66)

Si Ponge marque sa réticence à l'égard des figures d'analogie, qu'il juge incompatibles avec la saisie des «qualités différentielles» des choses, comparaisons et métaphores sont néanmoins nécessaires à sa démarche, qui passe par une «défamiliarisation» de l'objet et toutes formes de représentations insolites. A côté de la diaphore, comparaison didactique élaborée et maintenue à distance critique par le discours, Ponge recourt à l'épiphore, la comparaison qui relève du constat perceptif et marque le nécessaire surgissement de l'autre dans la reconnaissance du même.

Philippe MORET - Les billets «Hors sac» de Francis Ponge (p. 67-78)

Avec ses billets «Hors sac», Francis Ponge s'exerce à l'écriture journalistique en pleine période d'Occupation. Ces petites proses en apparence légères et anecdotiques ne sont pas sans laisser entendre en sourdine une parole de résistance, qui se donne à lire dans le double sens et l'ironie. On peut ainsi rapprocher les «Hors sac» de l'œuvre expressément poétique de Ponge, en montrant qu'ils s'appuient sur les mêmes procédés et qu'ils relèvent d'un genre que Ponge a valorisé entre tous, celui de la fable.

Adrien GÜR - Ponge sur les berges de la Seine (p. 79-94)

En s'intéressant à la place et aux rôles que, dans l'économie de la représentation proposée, La Seine assigne aux images, cet article entend montrer comment Francis Ponge se mesure au référent complexe qui fait la matière de son texte. L'évocation du fleuve se déploie au fil d'une prose qui en multiplie à dessein les approches et les contours. Et ce de manière à permettre à l'écrivain de fonder et de mettre en pratique une poétique dont le parti pris d'immanence apparaît alors comme lié à l'ouverture et à la diversité des regards jetés sur son objet.

Gérard FARASSE - Conférence (p. 95-110)

Comment concilier le violent dégoût de Ponge à l'égard de la parole et le fait qu'il multiplie les entretiens à partir des années 70? Cette étude se propose d'éclairer cette contradiction en rappelant les différents actes de son «drame de l'expression». Francis Ponge n'est pas soumis à une aphasie qu'il subirait mais se place délibérément dans des conditions d'écriture telles que l'expression lui devient difficile. Avec la Rage de l'expression, écriture et parole finissent par se rejoindre, car le langage s'y fait événement, toujours à reprendre et à poursuivre.

Pascale TORRACINTA - Trembler de certitude: Ponge entre modestie et orgueil (p. 111-130)

«Qualité différentielle» de nombreux objets (savon, escargot ou soleil), l'orgueil (et son revers: la modestie) apparaît comme un paradigme fondateur de l'œuvre de Francis Ponge. On observera ainsi, à la lumière de la correspondance avec Jean Paulhan, comment l'une des critiques répétées de Paulhan au sujet de Ponge (son orgueil excessif) fonctionne comme le levier d'une réflexion chez ce dernier dont les indices se multiplient dans ses textes. Comment un trait de l'homme se transforme en un trait de l'œuvre, un «défaut» en une détermination poétique et esthétique. 

Jean-Michel ADAM - Le «gymnaste»: un exercice de «tractions de la langue»? (p. 131-150)

Comment chaque phrase-paragraphe s'approche-t-elle de l'idéal pongien d'une écriture lapidaire ayant la densité verbale de la maxime? En quoi le style du «gymnaste» est-il adéquat à l'objet représenté? Quelle rage de l'écriture pointe sous l'«exercice de rééducation verbale»? Chaque poème de Ponge est un cadeau, un sapate pour qui veut en entreprendre la lecture. En décrivant très minutieusement la rhétorique propre à un poème, l'analyse textuelle s'efforce de répondre à toutes ces questions et de comprendre les enjeux profonds d'une écriture poétique dont Sartre et Paulhan ont les premiers mesurés l'importance. 

André WYSS - Ponge l'aporétique (p. 151-160)

Comment le vers et l'image de Ponge surgissent des choses aussi bien que du «magma poétique». Que le travail sur la langue est un travail sur les formes poétiques du langage. Que tout y est rythme et aboutit au poème, rythme et poème formant ensemble la poésie. 

Mémoires de licence soutenus à la Faculté des lettres en 1998 (p. 161-177)

Thèses de doctorat soutenues à la Faculté des lettres en 1998 (p. 178-179)

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