249 (1998/1) Femmes et vie publique dans l'Antiquité gréco-romaine - Edité par Regula Frei-Stolba et Anne Bielman

SOMMAIRE

Mireille CORBIER - Impératrices et prêtresses: des premiers rôles au féminin (p. I-X)

Anne BIELMAN, Regula FREI-STOLBA - Femmes et funérailles publiques dans l’Antiquité gréco-romaine (p. 5-32)

A travers l'examen des honneurs funèbres rendus aux femmes dans l'Antiquité réco-romaine et à travers la comparaison avec les honneurs funèbres rendus aux hommes, cette étude cherche à définir la position de la femme dans les sociétés concernées. Les documents analysés s’échelonnent entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle ap. J.-C. et proviennent de Grèce, d'Asie Mineure et d'Italie du Sud. Il ressort de cette étude que dans les inscriptions grecques, si les femmes bénéficiaires d’honneurs funèbres à la période hellénistique l’ont été essentiellement en fonction de leurs activités personnelles, les femmes d’époque impériale ont été honorées surtout par égard envers leur famille. Les inscriptions latines, en général plus succintes, datent de l'empire romain puisque la femme sous la République n’était pas honorée par des funérailles publiques. Les textes nous laissent entrevoir l'importance des relations familiales car la défunte est souvent honorée en fonction du prestige des hommes de sa famille (mari, père, fils). En outre, elle fait ressortir la position éminente de la prêtresse du culte impérial ou - en Italie du Sud notamment - du culte de la cité, puisque ce sont précisément ces femmes-prêtresses, dont l’activité était publique, qui ont été honorées par un funus publicum.

Anne BIELMAN - Femmes et jeux dans le monde grec hellénistique et impérial (p. 33-50)

Cette étude s'interroge sur les rapports entre femmes et activités sportives, en particulier les concours et les jeux, dans le monde grec antique. Les témoignages considérés proviennent de la Grèce propre et de l'Asie Mineure et datent principalement de l’époque impériale (Ier-IIIe s. ap. J.-C.) même si certains d'entre eux peuvent éventuellement être datés de la basse période hellénistique (Ier s. av. J.-C.).
Hormis les femmes athlètes, laissées hors de la problématique, trois catégories de femmes sont mentionnées dans les sources: les théores (spectatrices d'honneur), les gymnasiarques (pourvoyeuses d'huile lors de concours ou dans les thermes) et les agonothètes (organisatrices et présidentes de jeux). Il s'agit de charges honorifiques, exigeant le plus souvent de grandes ressources financières et qui étaient donc dévolues aux membres de l’élite sociale. Toute famille qui plaçait l'une de ses ressortissantes à l'une ou l'autre de ces charges voyait son prestige accru. La gymnasiarchie et plus encore l’agonothésie sont en outre liées à la diffusion du culte impérial dans les provinces orientales de l'Empire romain.

Muriel ERNE - Caractéristiques physiques des femmes selon Tite-Live (p. 51-64)

L’auteur de cet article s’intéresse à la représentation de la femme chez Tite-Live, perspective qui a fait l’objet de son mémoire de licence. A travers l’analyse des caractéristiques physiques des femmes liviennes, on peut mesurer la position de l’historien latin à l’égard des femmes et du rôle qu’il leur accorde dans son œuvre.

Regula FREI-STOLBA - Recherches sur la position juridique et sociale de Livie, l’épouse d’Auguste (p. 65-90)

L'étude se propose d'analyser les privilèges juridiques dont Livie a joui pendant son mariage avec Auguste, à partir des guerres civiles et durant le principat. Sont étudiées également les activités exercées en public par la première impératrice. Deux constatations s'imposent: les privilèges juridiques attribués à Octavie et à Livie en 35 av. J.-C. s’avèrent être des privilèges extraordinaires s'expliquant par la situation politique spécifique, à savoir le conflit opposant Octave et ses proches à Marc Antoine allié à Cléopâtre, la reine d'Egypte. Les diverses activités publiques de Livie en tant qu’épouse de l'empereur (princeps) s'inscrivent dans la ligne d'Auguste qui souhaitait restaurer les moeurs traditionnelles (mos maiorum), tout en attribuant à Livie un rôle particulier.

Tabea ZIMMERMANN, Regula FREI-STOLBA - Les prêtresses campaniennes sous l’empire romain (p. 91-116)

Dans cette étude, les auteurs présentent et commentent la documentation épigraphique relative aux prêtresses campaniennes ayant exercé leur charge à la fin de la République et sous l’Empire romain. Elles s’attachent tout particulièrement à l’examen du statut social et de l’origine familiale des prêtresses, ainsi qu’aux manifestations de leur prestige et de leur influence publique.

Cécile HAYWARD - Les grandes prêtresses du culte impérial provincial en Asie Mineure, état de la question (p. 117-130)

La grande-prêtrise du culte impérial provincial est la charge la plus prestigieuse qu'un citoyen puisse endosser dans une cité et l'aboutissement de sa carrière civique. Le fait qu'elle puisse être exercée par une femme implique une approche élargie de la condition féminine dans l’Antiquité. Le prestige qui ressort de la grande-prêtrise féminine, même si elle ne représente pas l'aboutissement d'une carrière (les femmes n'ont pas de cursus organisé), est à inclure dans une thématique plus générale de «visibilité» de la femme, avec ses limites. Les diverses études actuelles sur la femme dans le monde gréco-romain, études économiques ou sociologiques, sont indispensables à la compréhension du rayonnement de la grande-prêtrise pour le sexe féminin avec les controverses qui en découlent. La La grande-prêtrise ne représente qu’une étape dans notre compréhension du statut de la femme dans l'Antiquité.
Cet article se divise en deux parties. La première est une introduction générale au culte impérial et à la question féminine telle qu’elle a été étudiée depuis le début de ce siècle, tandis que la seconde partie traite plus spécifiquement des diverses directions de recherche actuelles concernant la femme dans l'Antiquité.

Isabella LIGGI - Caecilia Paulina: un destin d’impératrice (p. 131-158)

Caecilia Paulina, épouse de l'empereur Maximin le Thrace, devint impératrice en 235 ap. J.-C., alors que rien dans sa vie précédente ne la destinait à une telle promotion. Or, tout l’intérêt du personnage réside dans l'exceptionnalité de son destin: il ne s’agit pas de révéler l’importance «insoupçonnée» d’une femme, mais de cerner un parcours.
Epouse d'officier militaire, Caecilia Paulina suivait Maximin quand ce dernier fut appelé sur le limes rhénan. Elle était à ses côtés lorsqu'il fut proclamé empereur par les soldats. Cette présence sur le front lui donna l'occasion de s'illustrer non plus comme épouse mais comme impératrice et d'exercer une influence qui acquit dès lors une valeur politique. C'est certainement peu après que Caecilia Paulina décéda. Car, dès 236, elle fut honorée sur le monnayage par une consécration et vénérée sur des inscriptions comme Diva Paulina. La consécration de notre impératrice trahit la volonté de Maximin d'exalter les membres de sa dynastie et célèbre la fonction première de l'empereur: donner un fils, un héritier, fondement de la dynastie.

Mémoires de licence, diplômes de spécialisation, thèses de doctorat soutenus à la Faculté des lettres en 1997 (p. 159-170)

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