© Félix Imhof, UNIL
© Félix Imhof, UNIL
Version du 12 août 2019
Biologiste et généticienne de formation, Johanna Joyce est une spécialiste du microenvironnement tumoral et concentre ses recherches, à Lausanne, sur les tumeurs cérébrales. Elle a été nommée professeure ordinaire de l’UNIL au Ludwig Lausanne Branch au 1er août 2018.
Après avoir fait ses premières armes en génétique, Johanna Joyce a rapidement commencé à s’intéresser au cancer, vu comme la résultante d’une «dysrégulation génétique». Partie aux Etats-Unis, à l’Université de Californie (UCSF) en 1999, elle développe une approche plus holistique de la maladie, travaillant sur l’angiogenèse et l’invasion tumorale. Elle fonde en 2004 son laboratoire à New York, et se concentre sur le microenvironnement tumoral: son objectif est de comprendre comment des cellules cancéreuses parviennent à corrompre les fonctions de cellules normales, à les «éduquer», les «persuader» de secréter des enzymes, des protéines, des facteurs de croissance qui vont augmenter la malignité de la tumeur. Elle s’intéresse aux trois moments de l’initiation, de la progression de la tumeur, puis des métastases.
Auréolée de multiples publications dans Science, Nature Cell Biology, Nature Medicine, Cell Reports etc., Johanna Joyce arrive à Lausanne en 2016, où elle décide de concentrer ses activités de recherche sur les tumeurs du cerveau, tout en conservant un second axe sur le cancer du sein. Pourquoi les tumeurs cérébrales? «Le cerveau est un organe extrêmement complexe, et le pronostic est souvent sombre pour les patients, avec une survie qui se mesure en mois ; il vaut donc la peine de se focaliser là-dessus, en travaillant à la fois en profondeur et avec une vision large.»
Johanna Joyce souligne aussi l’importance de bien distinguer les gliomes, les tumeurs originaires du cerveau, et les métastases, tumeurs secondaires à une tumeur d’une autre région du corps (souvent le poumon, le sein ou la peau). «Leurs comportements sont en partie différents, et il est capital aussi de comprendre comment les cellules cancéreuses, dans le cas de métastases, parviennent à franchir la barrière sang-cerveau.» Une compréhension qui pourrait aussi ouvrir des pistes thérapeutiques: si elle protège le cerveau, dans une certaine mesure, cette barrière limite aussi l’efficacité des traitements.
Johanna Joyce se réjouit de l’émulation multidisciplinaire qu’elle a trouvée à Lausanne, notamment au sein du projet lémanique Agora. Elle souligne la force des aspects cliniques, translationnels, mais aussi de la recherche fondamentale en oncologie. Et note l’importance de ses activités d’enseignement: «Enseigner me force à avoir une approche réflexive sur mes propres recherches.»
1990-1994 | Etudes de génétique, Trinity College Dublin, Irlande, avec mention (with honors) |
1995-1999 | PhD sur l’empreinte génomique et la génétique du cancer, laboratoire du Prof. P. Schofield, Département d’anatomie, Université de Cambridge, Royaume-Uni |
1999-2004 | Post-doctorat sur les mécanismes de développement et de progression des tumeurs, laboratoire du Prof. D. Hanahan, Département de biochimie, Université de Californie, San Francisco, USA |
2004-2014 | Assistant Professor, Associate Professor (2010) puis Full Professor (2014) au Cancer Biology and Genetics Program, Memorial Sloan Kettering Cancer Center, New York, et Weill Cornell Graduate School of Medical Sciences, New York, USA |
2016-2018 | Professeure associée de l'UNIL |
dès 2018 | Professeure ordinaire de l’UNIL |
Par: Nicolas Berlie/Communication FBM