© Heidi Diaz, SAM
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Version du 9 août 2017
Informaticienne de formation et spécialiste des écosystèmes microbiens, Sara Mitri étudie leur évolution et leurs interactions sociales grâce à une approche pluridisciplinaire. Elle a été nommée professeure assistante en prétitularisation conditionnelle au rang de professeure associée au Département de microbiologie fondamentale (DMF) de l’UNIL dès le 1er août 2017.
Tout comme les macroorganismes, les microbes vivent dans des espaces restreints où ils dépendent les uns des autres pour survivre. Comment les microorganismes d’une même espèce ou d’espèces différentes interagissent-ils? Est-ce plutôt la coopération ou bien la compétition qui régit les interactions entre différentes espèces microbiennes? Les différentes espèces d’une même communauté coopèrent-elles? Et que se passe-t-il si l’une d’entre elles cesse de coopérer? Qu’est-ce qui fait qu’une communauté est résistante aux invasions? C’est à l’ensemble de ces questions que Sara Mitri tente de répondre en combinant des modèles mathématiques et computationnels à la microbiologie expérimentale, la biologie de l’évolution et l’écologie microbienne.
Issue de l’informatique, Sara Mitri se plonge dans l’univers de la biologie durant sa thèse. Elle développe des algorithmes et utilise des robots pour modéliser des individus animaux et étudier l’évolution de leur communication et de leurs interactions sociales. Aujourd’hui, la jeune chercheuse s’intéresse plus particulièrement à l’évolution microbienne. Pourquoi et comment les microbes interagissent-ils et de quelle manière ces interactions évoluent-t-elles au fil du temps? Pour répondre à ces questions, Sara Mitri élabore des prédictions théoriques sur la dynamique de coopération et de compétition sur le long terme, puis les teste et les valide in vivo. L’un de ces systèmes consiste en cinq espèces bactériennes formant une communauté capable de dégrader des polluants présents dans de l'huile issue de l'industrie.
Les applications potentielles des travaux menés par Sara Mitri sont donc multiples. En plus de lever le voile sur le rôle des interactions sociales dans l’évolution des espèces, ses recherches ouvrent de nouvelles voies notamment dans les domaines de la dégradation des déchets. A plus long terme, la chercheuse aimerait appliquer ses idées à la dépollution des sols contaminés, la génération de biocarburants efficaces et l’élaboration de thérapies ciblées pour le traitement de maladies infectieuses.
L’expertise de Sara Mitri est reconnue au niveau international et a déjà été récompensée, entre autres, par plusieurs financements du Fonds national suisse pour la recherche scientifique (FNS), une bourse Marie Curie (2012), une bourse Pro-Femmes de la FBM (2016) et une ERC Starting Grant de l’Union européenne (2017). La scientifique a publié une vingtaine d’articles dans des revues scientifiques de référence, telles que PLoS Computational Biology (2017), Evolution (2016), ISMEJ (2016) et PNAS (2009, 2011 et 2016). Elle est par ailleurs impliquée dans l’enseignement pré- et post-gradué et a supervisé plusieurs étudiants en Master et en doctorat.
1981 | Naissance en Egypte |
2003 | Bachelor en informatique, American University in Cairo, Le Caire, Egypte |
2005 | Master en informatique et sciences cognitives, Université d’Edimbourg, Ecosse |
2009 | Thèse de doctorat en informatique et communications, EPFL, groupe du Prof. Dario Floreano, Laboratoire des systèmes intelligents (LIS), co-supervisé par le Prof. Laurent Keller, Département d’écologie et d’évolution (DEE) de l’UNIL |
2010-2014 | Post-doctorat au Center for Systems Biology de l’Université Harvard, Etats-Unis, puis au Département de zoologie de l’Université d’Oxford, Angleterre |
2015-2017 | Maître assistante bénéficiaire d’une bourse FNS Ambizione au DMF, UNIL |
dès 2017 | Professeure assistante en prétitularisation conditionnelle au Département de microbiologie fondamentale de l’UNIL |
Par: Caroline Ronzaud/Communication FBM